Où va l’Algérie de Bouteflika ?
Depuis 20 ans, Abdelaziz Bouteflika est à la tête de l’Algérie.
En 1998, poussé par les généraux algériens, il se présente à la candidature suprême et est élu le 15 avril 1999. Il ramène peu à peu la stabilité dans une Algérie ravagée par une guerre civile entre le Front Islamique du Salut (FIS) et le pouvoir militaire.
Le souvenir de cette « période noire » traumatisante empêchera les Algériens de participer aux mouvements du « Printemps arabe » qui transforment les pays voisins.
Pour sauvegarder une paix relative, le peuple continuera à soutenir « son sauveur » lors des élections présidentielles qui suivent, bien-au delà du 2ème mandat qui aurait dû être le dernier et malgré la santé défaillante de Bouteflika, victime d’un AVC en 2013.
Agé de 82 ans, malade et exilé pour ses soins, le président a brigué un cinquième mandat. Un mandat de trop selon la jeunesse algérienne qui manifeste, à quelques semaines du scrutin, son refus d’un président « fantôme » qui, depuis plusieurs années déjà, ne s’exprime ni ne se montre plus.
Devant la colère de la rue, Abdelaziz Bouteflika retire sa candidature le 11 mars mais annonce qu’il prolongera son quatrième mandat au-delà de son terme constitutionnel, le 28 avril, jusqu’à un nouveau scrutin organisé à l’issue d’un processus de révision constitutionnelle.
Finalement, le chef de l’état-major de l’armée algérienne demande que le président Bouteflika soit déclaré inapte par le Conseil constitutionnel.
Le 2 avril, Abdelaziz Bouteflika adresse officiellement sa démission au Conseil constitutionnel algérien.
Une semaine après, Abdelkader Bensalah est nommé par le parlement président par interim.